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Entrevue entre le SYVICOL et l’Administration de la gestion de l’eau

Le 11 juillet 2025, le bureau du SYVICOL, représenté par son président Emile Eicher et son vice-président Guy Wester, a rencontré les responsables de l’Administration de la gestion de l’eau (AGE)
Madame Magalie Lysiak, directrice adjointe de l’AGE, a ouvert la réunion par une présentation des missions principales de l’administration et son organisation en différentes unités. L’AGE, sous la tutelle du ministère de l'Environnement, du Climat et de la Biodiversité, veille à assurer une gestion durable et intégrée des ressources en eau du Luxembourg. Elle travaille au service des citoyens en collaboration avec un grand nombre de partenaires nationaux et internationaux.
Au cœur de la réunion étaient les zones de protection des captages d’eau souterraine (ZPS), qui sont encadrées par des règlements grand-ducaux. Ces zonesont pour objectif de protéger les captages d’eau potable contre toute activité susceptible de nuire à la qualité de l’eau potable.
Certaines activités y sont réglementées, soumises à autorisations ou encore interdites, ,notamment dans les zones II et II-V1. Par exemple, les constructions comportant des sous-sols ou des travaux de terrassement importants proches d’une nappe phréatique utilisée pour la production d’eau potable, sont souvent interdites.
Des exemples récents, constatés par l’AGE, montrent pourtant que des chantiers ont dû être arrêtés en raison d’interventions non autorisées dans ces zones sensibles. Cela a conduit à des procédures judiciaires longues et à des conséquences financières importantes pour les promoteurs et les acheteurs, notamment lorsque les projets prévoyaient plusieurs niveaux de sous-sols à proximité immédiate des captages.
Magali Bernard, cheffe adjointe de l’unité « Eaux souterraines et eaux potables » a précisé que, malgré la mise en place de guides, de formations, et d’outils comme le Géoportail, la problématique persiste et il existe un vrai besoin de plus de transparence et de simplification pour assurer une meilleure protection des ressources en eau.
Tout comme les zones de protection d’eau potable, la construction en zone inondable est soumise à des règles strictes afin de protéger les personnes, les biens et l’environnement contre les risques liés aux crues. Ces règles sont définies par la loi modifiée du 19 décembre 2008 relative à l’eau, les plans de gestion des risques d’inondation (PGRI), ainsi que par les cartes officielles des zones inondables disponibles sur le Géoportail national.
Pour garantir une meilleure prise en compte des risques liés aux zones protégées et inondables, Olivier Jeitz, chef de l’unité « Cours d’eau », a souligné « qu’une formation renforcée des responsables politiques est essentielle. » Selon lui, il conviendrait de sensibiliser régulièrement à l’importance de la protection des ressources naturelles, ainsi qu’à la sécurité des biens et des personnes, notamment dans le cadre du développement urbanistique.
Emile Eicher s’est montré ouvert à cette demande et a proposé à l’AGE de dispenser des modules relatifs au sujet dans le cadre du programme de formation continue du SYVICOL destiné aux responsables communaux. En ce qui concerne la formation pour les agents communaux, il a recommandé à l’AGE de s’adresser à l’INAP.
Par ailleurs, l’AGE a recommandé d’intégrer les contraintes liées à ces zones directement dans les plans d’aménagement général (PAG), tant dans la partie graphique que dans la partie écrite. Cela permettrait d’assurer une meilleure transparence pour les citoyens et une plus grande sécurité juridique pour les communes.
Un autre sujet important de la réunion était la réalisation d’un guide « Entretien des cours d’eau », destiné aux communes. Ce guide vise à déterminer les travaux d’entretien des cours d’eau d’utilité publique ayant comme but la protection et la prévention contre les inondations.
Certains de ces travaux d’entretien peuvent être effectués directement par les communes. Il s’agit principalement d’interventions légères comme la gestion des embâcles, des débris végétaux et des déchets.
D’autres travaux sont soumis soit à une simple procédure de notification, soit à une procédure d’autorisation. Les travaux d’entretien de faible envergure, ayant qu’un impact minime sur les eaux et les milieux aquatiques sont soumis à une procédure de notification. La responsabilité y est partagée entre l’Administration de la gestion de l’eau (AGE) et l’Administration de la nature et des Forêts (ANF), qui s’occupent toutes deux de l’entretien de la végétation rivulaire. Cependant, l’AGE coordonne ces travaux d’entretien et reste l’administration de contact pour toute question ou intervention.
Claude Prim, chef adjoint de l’unité « Cours d’eau » et Martine Peters, cheffe du service « Aménagement et renaturation », responsable avec son équipe de la coordination de l’entretien des cours d’eau, ont confirmé que le guide sera publié en automne sur le site Internet de l’AGE. Emile Eicher a proposé l’aide du SYVICOL pour la promotion et l’envoi du guide à l’ensemble des communes luxembourgeoises.
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