« Cool Neighbourhoods » : À Ettelbruck, 350 emplacements de stationnement cèdent la place à un espace vert multifonctionnel

Dans le cadre du projet Interreg Europe du Nord-Ouest « Cool Neighbourhoods », la ville d'Ettelbruck a décidé de redéfinir les espaces urbains dans l’intérêt de l'adaptation au changement climatique. La transformation d'une partie du parking « Däichwisen » en un pôle vert multifonctionnel marque une avancée significative vers la création d'environnements urbains durables, résilients et agréables à vivre.

Le réchauffement climatique provoque l'apparition de plus en plus fréquente d'îlots de chaleur dans les villes et agglomérations urbanisées, qui représentent un danger pour la population.

À Ettelbruck, une solution partielle à cette problématique consiste à supprimer 350 places de stationnement et à végétaliser la surface ainsi libérée. « Bien sûr, les discussions au sein du collège des bourgmestre et échevins et du conseil communal autour de ce sujet n'ont pas été faciles. Quel politicien souhaiterait supprimer des places de stationnement sur un parking connu dans tout le pays ? » affirme Jean-Paul Schaaf, 1^er échevin de la ville.

En effet, on peut aisément imaginer la réaction des commerçants et des restaurateurs, qui craignent de voir fuir leur clientèle. « Nous avons bien sûr bénéficié du fait que nous disposons depuis peu d'un parking couvert de 450 places et qu’il n’y a donc pas eu de réduction nette du nombre de places de stationnement », ajoute M. Schaaf à titre explicatif.

« Dès le début, il était très important de bien communiquer. Il fallait mettre en avant les avantages du projet et son impact sur la ville et ses habitants », commente Sacha Oberweis. Chargé de la mise en œuvre du projet, le coordinateur général des services techniques de la ville d'Ettelbruck se souvient très bien des longs échanges autour du projet « Cool Neighbourhoods », qui fait partie du programme de coopération territoriale européenne Interreg Europe du Nord-Ouest. Ce programme de l'Union européenne, qui réunit des partenaires locaux et régionaux depuis 35 années, dispose d'une enveloppe de près de 182 millions d'euros pour la période de 2021 à 2027. Son objectif est de promouvoir un développement équilibré et une meilleure qualité de vie dans la région en contribuant ainsi à une Europe du Nord-Ouest plus verte, plus intelligente et plus juste.

Les avantages du projet en question sont en effet nombreux : il vise à réduire les îlots de chaleur urbains grâce à la création de végétation et de surfaces perméables, mais aussi à améliorer la qualité de l'air en augmentant la couverture végétale, tout en renforçant la biodiversité. Il favorise également l'engagement communautaire en créant un espace dédié aux événements publics et aux loisirs. Enfin, il renforce la résilience urbaine grâce à des infrastructures conçues pour s'adapter aux inondations, tout en favorisant l'équilibre écologique.

Dans la pratique, des dalles en gazon ont été retirées, partiellement concassées, puis réutilisées pour former le nouveau sous-sol d'une surface d'environ 12 000 mètres carrés située devant la « Däichhal ». Ce site accueille des événements tels que la Foire agricole et, en 2025, la LUGA.

Ensuite, du gazon a été semé et une série d'arbres ont été plantés. Mais pas n'importe quels arbres : seulement des espèces qui s'adaptent le mieux au changement climatique, marqué par de fortes fluctuations. « Au total, 14 espèces différentes ont été plantées, dont certaines sont d'origine locale ou régionale. Le plus important, c'est leur résilience. Même face aux inondations », complète le coordinateur général des services techniques.

Pour mieux résister à la chaleur, les troncs ont été recouverts d'une peinture blanche. Celle-ci réduit la température sous l'écorce de 4 à 5 degrés. Les arbres sont arrosés à l'aide de « camel bags ». Pour compléter le projet, une rampe dotée de lampes LED a été installée pour permettre aux personnes à mobilité réduite d'accéder au hall, ainsi que des gradins pour assister à des spectacles en plein air, et tous les équipements nécessaires.

Quant aux finances, comme il s'agit d'un projet Interreg, une grande partie des coûts s’élevant à 995 814,00 euros a été remboursée à la ville, 597 488,40 euros pour être précis.

Une subvention étatique supplémentaire dans le cadre du programme « Méi Natur an eise Stied an Dierfer » a été accordée. Elle est allouée aux communes qui déminéralisent des surfaces scellées et redonnent ainsi plus d'espace aux infrastructures vertes. En l’espèce, le montant est de 288 500 euros.

Pour la ville d'Ettelbruck, il s'agit d'ailleurs du tout premier projet Interreg, mais très probablement pas du dernier, comme le souligne Jean-Paul Schaaf en conclusion.