Le Syndicat des Villes & Communes luxembourgeoises
Le syndicat a pour objet la promotion, la sauvegarde et la défense des intérêts généraux et communs des villes et communes luxembourgeoises.
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Une délégation des communes luxembourgeoises en visite en Chine
Du 11 au 17 avril 2025, une délégation composée de membres du comité du SYVICOL et des bourgmestres de trois communes, s'est rendue en République populaire de Chine, à l'invitation de l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec les pays étrangers (APCAE). Le programme comprenait notamment la visite d’une série de projets dans les domaines de la numérisation, de l'électromobilité et de la transition énergétique dans quatre villes dont Shenzhen, symbole de modernité de la Chine. Les participants ont également eu des échanges avec des personnalités politiques de haut rang.
Dès l'atterrissage à Zhengzhou, après un vol direct du Luxembourg desservi par China Southern Airlines depuis décembre 2023, une visite de la zone fret de l'aéroport, exploitée par Henan Civil Aviation Development & Investment Co., Ltd (HNCA), a eu lieu au petit matin du 12 avril.
En janvier 2014, HNCA avait acquis 35 % des parts de Cargolux. Depuis lors, l’entreprise a construit une « route de la soie aérienne » entre le Luxembourg et Zhengzhou et ouvert plusieurs lignes intercontinentales, avec l’objectif de former un réseau à destination de Zhengzhou et reliant l'Asie, l'Europe et l'Amérique à tous les autres continents. Lors de la visite des entrepôts, les participants ont pu prendre la mesure de l'ampleur des activités, ce qui contribue considérablement au succès actuel et futur de Cargolux.
Le constructeur automobile chinois BYD, présent au Luxembourg depuis le 1er janvier 2024, a par la suite ouvert les portes de son usine le matin même à la délégation. Avec 4,3 millions de voitures livrées dans le monde en 2024, BYD a signé la plus belle performance de sa carrière.
Sur invitation de la HNCA et de la Faculté de droit et d'économie de l'université du Henan, un déjeuner a été organisé. Après avoir chaleureusement remercié les hôtes, Emile Eicher, le président du SYVICOL, a abordé dans son discours la dépendance du Luxembourg de l'étranger en raison de sa petite taille, et a déclaré en substance que le pays avait besoin d'une porte d'entrée sur le monde. « En temps normal, mais surtout en temps de crise », a déclaré le président, faisant référence à la crise du Covid-19 et au fait que le Luxembourg a été équipé de masques produits en République populaire de Chine, acheminés au Luxembourg par Cargolux et distribués par les 100 villes et communes dans un acte de solidarité nationale.
Ce support en temps de crise aurait contribué à renforcer les liens avec la Chine en général, et le Henan en particulier, à tel point que, cinq ans plus tard, les liens seraient plus forts que jamais, notamment grâce au bon fonctionnement du partenariat entre la HNCA et Cargolux. Dans un monde en constante évolution, de bonnes relations internationales sont plus importantes que jamais, a ajouté le président du SYVICOL, qui a conclu en disant que « tout ce qu'il me reste à dire, c'est que nous pouvons tous être très fiers de ce qui a été accompli par le passé et de ce qui reste à venir ».
En marge de la visite de l'université de Henan, qui compte actuellement 30 000 étudiants, il a été question d'une possible coopération avec l'université du Luxembourg. Les échanges d'étudiants pourraient constituer un élément important dans ce contexte. D'autant plus qu'il n'y aura pas de barrière linguistique, la future élite chinoise parlant couramment l'anglais.
L'après-midi a été consacré à la visite du musée du Henan, un musée d'histoire et d'archéologie qui possède une collection de plus de 130 000 pièces de vestiges culturels à travers les âges, dont la flûte en os de Jiahu (environ 8 000-9 000 ans), le plus ancien instrument à vent jouable au monde. Une exposition de trésors d’art luxembourgeois, provenant du Musée national d'histoire et d'art, retraçant la riche histoire du Luxembourg et son rôle important en Europe, de la préhistoire jusqu'au XXIe siècle, a d’ailleurs pu être visitée en 2024 dans ce musée.
Audience et banquet offerts par Mme Min Zhang, Vice-gouverneur de la province du Henan
La visite du musée a été suivie d'une audience et d'un banquet offerts par Mme Min Zhang, Vice-gouverneur de la province du Henan. Au cours de son allocution, Mme Zhang a notamment fait référence aux excellentes relations bilatérales entre les deux nations, des relations qui ne cessent de se renforcer depuis l'établissement des relations diplomatiques le 16 novembre 1976. Elle a également mentionné le développement de la liaison aérienne directe, qui devrait favoriser le rapprochement des deux pays, tant sur le plan touristique que culturel.
En effet, le Henan, considéré comme le berceau de la civilisation chinoise, souhaite établir des contacts réguliers et des mécanismes de communication avec les villes et communes luxembourgeoises, et renforcer ainsi les échanges et la coopération dans les domaines du développement économique et social local, de la gouvernance locale, de la sauvegarde et de l'amélioration des moyens de subsistance de la population, de l'industrie culturelle et touristique, ainsi que de l'établissement de relations entre villes jumelées, afin d’écrire ensemble un nouveau chapitre de l'amitié et de la coopération.
Dans son intervention, Emile Eicher a, pour sa part, également souligné les bonnes relations bilatérales ainsi que la liaison aérienne directe permettant une meilleure connexion, tout en mettant en avant les atouts du Luxembourg : sa stabilité et sa capacité à entretenir des relations stables avec ses pays voisins ainsi qu'avec des pays comme la République populaire de Chine. « C'est important et décisif. Et surtout en temps de crise, il est essentiel d'avoir des partenaires solides à ses côtés », a-t-il déclaré, ajoutant que « d’autant plus que nous sommes tous dans le même bateau, étant donné que nous sommes confrontés à d'immenses défis tels que le changement climatique, la transition énergétique et le vieillissement croissant de nos populations, pour n'en citer que ces trois ».
Au terme de son allocution, M. Eicher a manifesté son désir que cette première visite officielle d'une délégation d'élus locaux luxembourgeois en Chine soit l'occasion de renforcer les échanges et la confiance mutuelle, d'élargir la coopération dans les domaines de la culture, des voyages, de l'éducation et de la jeunesse, et de promouvoir les liens entre les peuples chinois et luxembourgeois.
L'audience s'est conclue par un échange de cadeaux, une tradition très importante en Asie, et plus particulièrement en Chine. Le cadeau que la délégation luxembourgeoise a offert au vice-gouverneur de la province de Henan était une assiette de la collection « De Neie Lëtzebuerg » de l'entreprise RAK Porcelain, dont le siège européen est à Bettembourg. L'artiste luxembourgeois Jacques Schneider est responsable du design de l'assiette et a signé les exemplaires offerts.
En TGV vers Beijing, réception à l’ambassade et entrevue avec les responsables de l’APCAE
Après plus de deux heures de voyage en TGV, la délégation est arrivée à Beijing, deuxième étape du déplacement, le dimanche 13 avril vers 11 h 30. Dès son arrivée, M. l’Ambassadeur du Luxembourg en Chine, Roland Reiland, avait organisé une réception à l'ambassade. Puis, la Cité interdite, l'un des sites touristiques les plus populaires de la capitale chinoise, a été visitée.
La première visite du lendemain matin, était particulièrement intéressante pour Christian Weis, Guy Altmeisch et Simone Asselborn-Bintz, les bourgmestres respectifs d'Esch-sur-Alzette, de Differdange et de Sanem. Il s’agissait de l'aciérie désaffectée du parc du patrimoine industriel de Capital Steel Group qui a été transformé en installation de compétition pour les JO d'hiver de Beijing 2024 et en zone de rassemblement des entreprises scientifiques et technologiques.
Tout comme à Belval, les hauts fourneaux y sont devenus entretemps un lieu de spectacle offrant une vue panoramique sur le parc et les environs depuis une plate-forme d’observation haute de 40 mètres. La courte visite du vélodrome de Laoshan, construit pour les JO d’été de Beijing 2008, qui a suivi, a également été spectaculaire, d'autant plus que des athlètes chinois s’y entraînaient assidûment.
Lors de la réunion d’échange avec les maires du district de Shijingshan, où se situe le parc du patrimoine industriel du Capital Steel Group, ainsi qu'avec les responsables du parc et du vélodrome de Laoshan, tous les participants ont rapidement convenu qu'ils avaient beaucoup de points communs et qu'ils disposaient donc d'un très grand potentiel de collaboration à l'avenir. Ce potentiel de collaboration vaut aussi au niveau du cyclisme sur piste, étant donné qu’un vélodrome couvert est en construction à Mondorf-les-Bains. Il devrait ouvrir ses portes fin 2028.
À midi, l’Association du peuple chinois pour l'amitié avec les pays étrangers (APCAE) avait organisé une audience suivie d'un banquet dans ses locaux. M. Xueqing Sun, secrétaire général de l'association et représentant du président Wanming Wang, s'est félicité que le SYVICOL ait répondu favorablement à l'invitation de l'APCAE prononcée lors de sa visite au Luxembourg en décembre dernier.
Les origines de cette organisation remontent à 1954. En 1966, elle est devenue l'Association d'amitié du peuple chinois pour les relations culturelles avec les pays étrangers, puis a adopté son nom actuel en 1969. Sa mission est de renforcer l'amitié entre les peuples, de promouvoir la coopération internationale, de préserver la paix dans le monde et de faciliter le développement commun, comme l'a expliqué le secrétaire général de l’association lors de son discours. Des associations d'amitié locales sont établies dans les provinces, les régions autonomes, les municipalités, les villes, les districts et les comtés de toute la Chine.
M. Sun a ainsi renouvelé la demande de l’APCAE visant à établir et à intensifier les échanges entre les communes luxembourgeoises et chinoises. Il a exprimé le souhait que la visite de la délégation d'élus locaux luxembourgeois en Chine permette d'approfondir la collaboration entre les deux pays sur le plan communal et de créer le premier jumelage sino-luxembourgeois.
« Il faut garder à l'esprit l'extrême différence de taille qui sépare les gouvernements locaux luxembourgeois et chinois lorsqu'il s'agit de les rapprocher », a observé Emile Eicher au début de son intervention. « Cela ne signifie pas pour autant qu'il faut rester inactif sur ce point, bien au contraire, d'autant plus qu'il y a dans la délégation les bourgmestres de trois grandes communes du Sud de notre pays où se trouvent les sites de l'université du Luxembourg et de la LUNEX », a poursuivi le président du SYVICOL.
Après quelques explications supplémentaires de la part de M. Weis, bourgmestre d'Esch-sur-Alzette, à ce sujet, M. Eicher a de nouveau pris la parole pour conclure en disant que « nous sommes convaincus qu'avec l’aide de l’APCAE, nous pourrons renforcer notre coopération par des actions concrètes ». Il a également mentionné que le Luxembourg accueille quelque 4 000 résidents ressortissants chinois, ce qui fait de cette communauté la 10e du pays.
Shenzhen - le « Silicon Valley chinois » et ville leader mondial dans le domaine de l'électromobilité
Le même jour, en fin d'après-midi, la délégation a atteint Shenzhen, sa troisième étape. Cette ville de 17,5 millions d’habitants est un modèle de développement : elle est passée d'une région rurale à une ville leader dans le domaine de l'électromobilité.
Shenzhen exerce une énorme influence économique et culturelle en Chine, car c'est l'une des premières zones économiques spéciales et l'une des sept mégapoles du pays. Shenzhen est également surnommée « Silicon Valley chinoise », ce qui souligne encore davantage son importance dans l'industrie high-tech du pays.
Depuis 2017, la ville utilise exclusivement des bus électriques pour ses transports publics. L'année suivante, plus de 20 000 taxis, services de transport et ambulances ont été convertis à l'électromobilité. Ainsi, Shenzhen est la première ville au monde à utiliser exclusivement l'électricité pour ses transports publics.
Lors de la visite de l'entreprise Shenzhen Bus Group. M. Altmeisch, bourgmestre de Differdange et vice-président du SYVICOL, a été impressionné, mais pas surpris pour autant. « Il est très intéressant de voir à quelle vitesse les transports publics de Shenzhen, une ville de près de 18 millions d'habitants, ont été convertis à l'électromobilité, car, au début, la ville a dû faire face aux mêmes problèmes que nous : la charge des batteries, leur capacité de charge et leur durée de vie. Mais le rythme des changements est impressionnant. » La propulsion à l'hydrogène a d’ailleurs rapidement été abandonnée au profit de l'électricité à Shenzhen. « Nousdevrions faire de même au Luxembourg et miser entièrement sur la propulsion électrique plutôt que de maintenir deux systèmes parallèles », a-t-il ajouté.
Auparavant, la délégation avait déjà visité le Hetao Shenzhen-Hong Kong Science and Technology Innovation Cooperation Zone, y compris XtalPiHoldings Limited, une société qui se consacre à la recherche et au développement de médicaments à un stade précoce ainsi qu'à l'utilisation de méthodes d'intelligence artificielle dans les sciences des matériaux.
À cette occasion, un projet a été présenté : le refroidissement par rayonnement, qui permet de refroidir sensiblement la surface des toits, par exemple. « La société i2COOL fabrique en effet un revêtement sous forme de peinture ou de filtre permettant de réduire considérablement la chaleur dans les bâtiments et les conteneurs. Cette innovation est très intéressante pour les projets de construction dans les communes luxembourgeoises. Nous devons absolument rester dans la course sur ce sujet, car cela permet d'économiser beaucoup d'énergie et de réduire les coûts », a commenté M. Weis, bourgmestre d’Esch-sur-Alzette.
Jacques Sitz, bourgmestre de la ville de Remich, a partagé l'avis de son homologue et a lui aussi été impressionné. « C'est la première fois que je vois un tel projet. À l’heure du réchauffement climatique et des changements qui en découlent, cela semble effectivement être une solution pour l’espace urbain dans nos communes. »
L'économie et la finance luxembourgeoises étaient le thème suivant au programme. À cette occasion, le président du SYVICOL a donné toute une série d'explications lors d'un échange auquel participaient notamment M. Ting Gu, vice-directeur général du Bureau des affaires étrangères et vice-président de l'APCAE à Shenzhen qui, lors de son intervention, a exprimé la volonté de renforcer la coopération financière entre les deux pays. En outre, M. Gu a invité le Premier ministre luxembourgeois à visiter la place financière de Shenzhen lors de son prochain déplacement en Chine.
Outre un aperçu de l'évolution démographique et historique depuis le début de l'industrialisation au XIXe siècle de notre pays et de son marché du travail, qui est en pleine mutation, mais qui continue de créer de nombreux emplois, notamment pour du personnel hautement qualifié venant de l'étranger, M. Eicher a également abordé les défis futurs du secteur tertiaire, que ce soit dans le secteur bancaire, dans le secteur des assurances ou dans l'industrie des fonds.
Après la visite de l'entreprise Shenzhen Bus Group, la délégation s'est rendue dans l'après-midi dans un centre de services du Parti communiste chinois. Ce centre, une institution dédiée aux services sociaux de base pour les habitants locaux, situé dans le district de Longhua à Shenzhen, avait déjà fait l'objet d'une visite du président de la République populaire de Chine, Jinping Xi.
Chaque jour, les jeunes, les moins jeunes et les personnes âgées se retrouvent dans ce centre sous un même toit. Des aides aux devoirs pour les élèves, des activités sportives pour les enfants ainsi que des accompagnements dans les démarches administratives figurent parmi les activités proposées. Les personnes rencontrant des difficultés pour subvenir à leurs besoins y bénéficient également d'un soutien. Le centre dispose également de plates-bandes surélevées où les résidents peuvent cultiver des herbes et des légumes. Tout cela à deux pas du quartier résidentiel où ils vivent.
« En somme, il s'agit d'une sorte de grand bureau social qui offre toute une gamme de services. C'est une excellente idée que de créer un tel centre, comme nous avons pu le constater dans les différents districts. J’apprécie aussi le concept intergénérationnel dans ce contexte. Il nous manque cependant la masse critique nécessaire au Luxembourg pour réunir tout cela au sein d'un même lieu », a commenté Simone Asselborn-Bintz, la bourgmestre de Sanem, éducatrice diplomée de formation.
Le centre opérationnel de la ville intelligente de Guangzhou et excursion en minibus sans chauffeur
Dans la soirée du 15 avril, la délégation a poursuivi son déplacement en bus en direction de Guangzhou, quatrième et dernière étape, avant de retourner à Zengzhen pour l'embarquement au Luxembourg le matin du 17 avril.
Capitale de la province du Guangdong, dans le sud de la Chine, Guangzhou est la principale plaque tournante des produits manufacturés du delta de la Rivière des Perles et un carrefour commercial en pleine expansion. La ville a également beaucoup à offrir en termes de technologie, comme la conduite autonome, par exemple, et d’innovation urbaine.
Dans le domaine de la conduite autonome, une excursion en minibus sans chauffeur était prévue pendant l'heure de pointe du matin. Elle a été organisée par WeRide, une entreprise fondée en 2017 qui compte plus de 2 000 employés et qui est présente dans le monde entier, notamment à Paris, Stuttgart, Abu Dhabi et Singapour.
« C'était très impressionnant de voir à quelle vitesse le minibus sans chauffeur se déplaçait dans la circulation et y participait sans avoir à faire d'arrêt d'urgence. Au Luxembourg, des tests avec des minibus sans conducteur sont actuellement également en cours, comme on le sait, dans le centre d'Esch-sur-Alzette et à Belval. » Malgré tout, il faudrait encore du temps avant que de tels concepts puissent être mis en œuvre à plus grande échelle au Luxembourg, a commenté Nico Wagener, conseiller municipal de la commune Parc Hosingen et membre du comité du SYVICOL. Il estime pourtant que ces bus représentent une solution économique et simple pour les villes ou les quartiers où l'utilisation de tramways ou de bus plus grands n'est pas envisageable.
Le programme s'est poursuivi par une visite du centre opérationnel de la ville intelligente de Guangzhou où la délégation a pu constater l'impact de l'absence de protection des données sur la vie quotidienne. Dans un tel contexte, où l'espace public est étroitement surveillé, le citoyen se retrouve relégué au statut d'acteur transparent. Cette réalité ouvre par conséquent la voie à des scénarios inédits, qu'il s'agisse de la circulation routière ou des déplacements quotidiens, comme les trajets vers le bureau.
« Le contrôle de l’espace public est, bien sûr, une question hautement sensible. Nous n’avons pas besoin d’en discuter. Mais peut-être que la question de savoir jusqu'où nous devrions ou pourrions aller dans le monde occidental devrait tôt ou tard aussi être discutée », a déclaré Georges Keipes, bourgmestre de Clervaux et juriste de formation, à ce sujet.
La dernière journée s'est poursuivie par la courte visite d'un showroom du constructeur automobile XPeng également présent au Luxembourg. L'entreprise conçoit, développe, fabrique et commercialise des véhicules 100 % électriques alliant élégance et technologies de pointe, et qui se révèlent pratiques au quotidien.
Deux autres projets étaient à l'ordre du jour dans l'après-midi. D’une part, une visite d’un quartier spécialement conçu pour la vie et le vivre ensemble des personnes âgées, qui fait office de modèle pour l'ensemble de la Chine. Agréablement frais grâce à la verdure, ce quartier permet aux personnes âgées d'y profiter de leur retraite sans soucis, d’autant plus que tout est accessible à pied : coiffeur, bistrot pour prendre un verre ou jouer à des jeux de société, boulangerie, soins médicaux, etc.
Et d'autre part, un projet de micro-rénovation dans un quartier urbain dont l'objectif est de restaurer un ancien ensemble de bâtiments dans l'esprit d'une rénovation énergétique, tout en lui donnant un aspect moderne et jeune.
« En Chine, la construction de logements et le vivre ensemble en communauté sont organisés de manière très intéressante », a constaté Tim Karius, employé de l'État au ministère du Logement et bourgmestre de la commune de Lenningen. « Il existe sans aucun doute un certain nombre de choses qui pourraient inspirer les futurs modèles de logement au Luxembourg, d’autant plus que notre population vieillit de plus en plus, à l'image de la Chine. Et pourquoi devrions-nous encore réinventer la roue ? »
À propos de Lenningen : la commune est la première à avoir franchi une étape cruciale dans le développement de la conduite autonome au Luxembourg, le ministère de la Mobilité ayant autorisé l’entreprise américaine Pony.ai, précurseur dans ce domaine, à y effectuer des essais sur la voie publique en collaboration avec la compagnie de bus et de voyages locale.
Le projet en question a fait l'objet d'un échange thématique avec les autorités responsables. Des voitures entièrement autonomes vont donc circuler sur le territoire de sa commune, ce qui amène Tim Karius à dire que « la Chine a sans aucun doute une longueur d'avance dans le domaine de la conduite autonome, mais cette avance ne se mesure pas en années-lumière ».
Le soir, le dîner de clôture a eu lieu au Canton Club, à l'invitation de Mme Huilin Qiu, directrice générale adjointe du Bureau des affaires étrangères de la province du Guangdong. Établissement vénérable, le Canton Club a été érigé en 1868 et était dédié à l’époque aux activités diplomatiques. Il est situé à proximité de la Rivière des Perles.
Pour le président du SYVICOL, ce fut l'occasion de passer en revue le séjour en Chine, de remercier tous les interlocuteurs chinois pour leur immense hospitalité et de lancer une invitation à une délégation chinoise à concrétiser la collaboration envisagée et d'écrire ainsi un nouveau chapitre dans les relations sino-luxembourgeoises.
Jeudi matin, le voyage riche en expériences à travers un pays hautement développé a pris fin pour la délégation luxembourgeoise. En peu de temps, elle a pu visiter de nombreux projets très intéressants et a pu se faire une idée du niveau de développement de la Chine dans de nombreux domaines. Les discussions et les entretiens que les membres de la délégation ont pu avoir ont été captivants et très instructifs.
Et malgré les différences de taille considérables entre les deux pays, il existe toute une série de similitudes, comme Paul Engel, membre du comité du SYVICOL et bourgmestre de Groussbus-Wal, a pu le constater. « La Chine est un pays qui, à l'instar du Grand-Duché de Luxembourg, doit faire face à toute une série de problèmes. Que ce soit le réchauffement climatique, la mobilité urbaine ou le vieillissement de la population, grâce aux progrès de la médecine. La Chine trouve pourtant sans tarder des solutions à ces problèmes. Et il me semble qu’elles sont mises en œuvre plus rapidement que chez nous, ce qui a bien sûr aussi des raisons purement politiques. Nous pourrions sans aucun doute apprendre beaucoup de la Chine. »
C'est dans ce contexte que Rajesh Etgen, membre du comité du SYVICOL et conseiller communal de Feulen, a estimé que le tourisme sino-luxembourgeois devrait être développé. Selon lui, les villes et les communes peuvent y contribuer de manière décisive en développant les échanges entre elles. « Il y a beaucoup à découvrir sur le plan culturel, historique et social, et cela vaut pour les deux pays, qui regorgent de richesses à explorer. Grâce à la liaison aérienne hebdomadaire, nous ne pouvons plus faire marche arrière. De plus, nous ne devons pas sous-estimer notre pays, le Luxembourg, par rapport à la Chine. Après tout, nous sommes au cœur de l’Europe. »
En annexe : Composition de la délégation et lettre d’invitation de l’APCAE
Photos: ©SYVICOL/ Laurent Graaff & Georges Keipes
Publié le 28.04.2025
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